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mardi 26 février 2013

Un album, une histoire: Chapitre 5 - Homogenic

Je fais partie de ceux qui pourraient parler musique pendant des heures entières. La musique fait partie de moi depuis bien trop longtemps pour que je m'en souvienne. Je l'écoute depuis toujours et je m'intéresse chaque jour de mon existence à la musique, à ce que certains artistes ont à me montrer, me démontrer, me raconter aussi parfois. C'est un travail de longue haleine. C'est aussi un moyen de me rapprocher des gens. J'ai beau être bavarde et un temps soi peu rigolote, je ne suis pas si à l'aise que ça en société. La peur de décevoir ou de mal faire, je suppose. Alors quand il m'arrive de rencontrer des gens qui comme moi partagent cette même passion alors j'en profite. Des liens finissent par se créer et certains d'entre eux finissent par devenir mes amis. Je les croise en concert, leur parle quasi-quotidiennement sur les réseaux sociaux et il m'arrive même de sortir avec ceux qui ont ce je-ne-sais-quoi qui ne peut taper que dans l'oeil d'une fille aussi borderline que moi. Cela n'arrive que très rarement, trop rarement selon certains, mais quand même.

Toujours est-il que si cela ne dépendait que de moi, j'écouterai de la musique jusqu'à en perdre l'audition et en parlerai jusqu'à ce que je ne sois plus capable de parler... ou que je devienne trop sénile pour me souvenir à quel concert je suis allée récemment. Ça me ferait grandement chier, à vous dire vrai. J'espère que d'ici là, je pourrais continuer à en parler avec la douce Laëtitia (alias Tikitoi sur Twitter). Laëtitia, je l'ai rencontré via Twitter, elle est adorable, toujours de bonne humeur, passionnée de danse et même que parfois, elle poste des chansons qui font sourire sur Facebook. Vous devriez bien vous entendre avec elle et du coup, cette semaine, elle va nous raconter son histoire d'amour particulière avec Björk et son album 'Homogenic'...

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Nom: Laetitia
Alias: Tikitoi
Signe: Ombre ascendant lumiere ou inversement
Album choisi : Homogenic - Bjork (1997)
J’ai découvert Björk en terminale. Je ne sais plus quelle chanson j’ai entendu en premier, mais j’ai de suite été interpellée par cette voix étrange et puissante. Par la suite j’ai vu le petit bout de femme qui envoyait ce son, on aurait dit une sorte de petit lutin trop mignon avec un visage pur et enfantin digne d’un Miyasaki et j’ai été fascinée. Ca a été le début de mon histoire d’amour.
A partir de là j’ai décidé que je devais en savoir plus sur elle et sur sa musique, je me suis mise à acheter et à écouter ses albums. Le premier fut "Homogenic"et c’est de lui dont je vais vous parler ici : "Homogenic" ça ne ressemble à rien de ce que j’ai pu écouter à cette époque. Moi j’ai été bercée par la musique new wave, Depeche Mode et la musique des années 80 française qu’écoutaient ma sœur, au collège j’écoutais la même chose que les autres, c’est-à-dire Oasis, un peu de Blur et surtout beaucoup de merde ! Au début du lycée j’ai eu ma période reggae / je suis une hippie, puis ça a été la découverte du rock et des grands classiques donc rien d’électro bizarre jusque là. Pour moi, "Homogenic" c’est un peu comme un Ovni sauf qu’il manque Mulder & Scully.  C’est un album indéfinissable, inclassable, il sort du cadre, il mélange les genres, des violons par ci, un petit coup d’accordéon par là, de la harpe, de l’électro, de la techno, une petite touche de pop, des bruits de nature. 

Dans Hunter  je me suis sentie comme dans une course sans fin : je ne m’arrête pas, je vois les paysages défiler, j’entends mon cœur battre avec les percussions. Avec Joga le voyage continue, un voyage à l’intérieur de soi, une certaine violence, un état d’urgence. Unravel morceaux d’apparence plus doux n’en reste pas moins douloureux et déchirant, la voix de Bjork m’a donné la sensation que mon cœur  s’effilochait réellement. Bachelorette est un putain de magnifique cri qui donne l’impression que sa voix peut tout briser, tout dévaster sur son passage. Quelque part c’est un peu mon cri. All Neon Like est à la fois glacial et lumineux « Glow in the dark threads like a neon ». Alarm Call est cette pop joyeuse qui donne de l’espoir et qui donne envie de chanter pour faire disparaitre la souffrance. Pluto, est un ovni dans l’ovni ou une bombe qui nous fait effectivement exploser, à chaque fois que je l’écoute j’ai l’impression d’être dans une grosse rave où je serai une pile électrique duracell. All Is Full All Love, c’est un peu le calme après la tempête, la chaleur après le froid, une chanson remplie d’amour qui vient envelopper cet album.

J’aime particulièrement cet album parce que quand elle dit « I feel emotional landscapes, they puzzles me, confuse » c’est exactement ça que j’ai ressenti ici, tout un tas de paysages émotionnels différents. Je trouve que cet  album est unique, personnel et intime. Je trouve que Bjork a réussi à créer son propre univers qui n’est ni simplement de la pop, de l’électro ou un quelconque autre genre mais son propre genre à elle. Elle a su tirer parti de toutes ses connaissances musicales, de toutes ses influences, de la technique, elle a su puiser au plus profond d’elle même pour inventer une musique qui lui ressemble et je trouve ça beau. Au-delà du simple fait que j’ai surement été attirée vers elle au lycée parce que j’avais besoin d’originalité, je dirai aujourd’hui que je crois aussi que si un jour je devais être une artiste j’aimerai lui ressembler, moi aussi pouvoir expérimenter , me foutre de l’avis des gens, me foutre de cette notion de case dans laquelle il faut souvent rentrer, juste rester vrai, sincère et fidèle à moi-même dans ce que je fais musicalement et réaliser une œuvre qui est moi. 
  Je finirai sur ces paroles:
“You can't say no to hope, can't say no to happiness 
I want to go on a mountain-top
with a radio and good batteries
play a joyous tune
and free the human race from suffering”

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