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mardi 5 mars 2013

Un album, une histoire: Chapitre 6 - Roots

Cette semaine, je craignais de ne voir débarquer aucune histoire dans ma boite à lettre électronique. J'allais me rouler en boule, pleurer ma mère, me goinfrer de pots de Haagen Dazs Cookie And Cream en chantant du Mariah Carey très fort et très faux, histoire de bien faire chier mes parents. Imaginez donc, moi, Nessie, qui chante 'Without You' en pull Disney dégueulasse et des jambons serrano à la place des guiboles et de la crème glacées plein les pré-molaires...

Heureusement pour vous et pour ma garde-robe, un Twitto fort sympathique répondant au nom de Corbac (en vrai, c'est François mais chuuuut, faut pas le dire) qui a décidé de nous parler cette semaine d'un album qui a changé sa vie. C'est drôle parce que cet album fait aussi parti de mon Top 5 des albums qui m'ont marqué au fer rouge et cet album là, c'est le mythique 'Roots' de Sepultura, probablement un des albums ultimes pour tout fan de metal. Mais bon, je laisse Corbac nous en parler mieux que moi...

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Nom: François
Alias: Corbac
Signe astrologique: Gazouilleur ascendant bleeeeeeeuuuuurgh
Vous pouvez aussi le retrouver: sur Twitter sous le doux pseudonyme de @f2cmb 
Album choisi: Roots - Sepultura (1996)


" Je vais vous parler de l'album qui a participé à mon orientation musicale lors des dix dernières années de ma vie (même plus, quatorze pour être exact). Tout d'abord le contexte : ado, je suis comme ceux de ma génération, j'ai découvert le rock énervé en piquant les cassettes de mon frère aîné. Une vraie caverne d'Ali Baba, cette petite malle en cuir renfermant plein de cassettes pirates de Nirvana, Offspring, Smashing Pumpkins et d'autres… C'était la fin des 90's, le hard des Guns rendait doucement l'âme, écrasé par le rouleau compresseur du grunge ; mais je ne vais pas refaire l'histoire, vous la connaissez sûrement.

Bref, lors d'un mois d'Août, le petit provincial lycéen que j'étais s'est retrouvé sous les combles d'un immeuble à repeindre une chambre de bonne histoire de se faire des sous, je ne connaissais pas grand-monde, voire personne (les parisiens que je connaissais, eux, ne passaient pas Août à se crever par 35° à Paris), et donc mes principaux loisirs étaient les suivants : la Fnac pour repérer mes futurs achats ou passer des heures à squatter les lecteurs de CD fixes qui passaient des nouveautés, et la télé.

Vous me direz, la télé, OSEF, mais c'est un personnage très important de l'histoire, car sur Canal, à l'époque (merde je crois que j'aime parler comme un vieux), eh ben ils passaient de BONS TRUCS sur NPA, et un jour je tombe sur un groupe de brésiliens dreadeux qui joue trèèèès fort en criant trèèèès fort. Ce qui m'a marqué tout de suite était de l'ordre du vestimentaire : exit les hard-rockeurs aux pantalons moulants et crinières frisées sur fond de bandana pour faux gangsters, bonjour le maillot du PSG, les treillis troués et la barbe dégueu… Pour ceux qui ici auront deviné que je parle ici de Sepultura période Roots, vous imaginez la claque avec le maigre background de "VNR" que j'avais ! Résultats des courses, dès que j'ai obtenu mon pécule pour mon boulot, je file direct à la Fnac des Halles pour aller chercher mon précieux. Et là j'ai le choix : l'album OU le double, avec des vieux trucs dedans. Nouveau riche que j'étais, le choix à été vite fait, d'autant que une fois retourné dans mon bled de campagne avec un seul magasin de musique / vidéo (Big up à la dame du Vidéo/Son de Châteaubriant), je n'aurais pas vraiment d'occasion de corriger mon erreur si je me contentais de peu !

Et là, pire encore que à la télé, avec le casque de la chaîne hifi, le culbutage est immense !

Ouverture sur Roots, mur de son dans les dents, percussions jamais entendues, final dantesque… Ce morceau est toujours aussi bon, depuis tout ce temps ; second titre, ouverture au "berimbau", riff simpliste mais efficace et support à headbang de premier choix ! Cut Throat, une rythmique de couplet marquée par le martellement d'une basse saturée plus que bourdonnante, un pont avec un Max qui s'essaye à partir dans une forme d'aigu au chant, en gros trois morceaux en ouverture d'un album se présentant comme la panacée de ce que la musique devrait être selon moi, à ce moment-là de ma vie: révolte, cri de guerre, chant identitaire universaliste (oui ça peut exister).

Je pourrais raconter cet album titre par titre, et aussi parler de la seconde galette du double album, qui comporte des morceaux plus anciens, des débuts à la "Beneath The Remains" jusqu'au trash sur efficace de la période "Arise". Mais ce qui est à retenir, c'est quand dans cet objet acheté se trouve un trésor de talent et d'inspiration pour la musique métal jusqu'à aujourd'hui: "Roots" va totalement s'inscrire dans l'avènement du Nu Métal (pour le pire comme pour le meilleur), et avec The Roots of Sepultura, le groupe va également enraciner ses origines de Death /Black / Thrash pour le futur.

Regardez la scène actuelle, qui opère des retours aux fondamentaux: puissance sonore, rapidité et souci de la perfection par la technicité ! Je ne peux m'empêcher de penser que c'est entre autres grâce à ce groupe et la mini révolution qu'il opéra en sortant ce double opus que les metalheads d'aujourd'hui se trouvent être d'étranges amateurs de musique parmi les autres, capables autant d'apprécier l'integrité de groupes se cantonnant uniquement à travailler un style jusqu'à ses tréfonds, que de trouver un intérêt certain à écouter des influences totalement différentes dans d'autres groupes, allant parfois jusqu'à dépasser les frontières du métal. Le message envoyé par cette bande de brésiliens est profondément universel, exemple de créativité, de remise en question et de travail acharné pour parachever une œuvre inscrite dans la durée.

Voilà, au final j'ai beaucoup parlé de moi, à travers cet album, mais il y en a qui sont indissociables d'une personne, il aurait été difficile de procéder autrement !

Je finis donc ces lignes avec Ratamahatta dans les oreilles, je concluerais par un salut tiré des paroles de ce morceau: 
"Hello Uptown ! Hello Downtown ! Hello Midtown ! 
Hello Trenchtown !" 

 Cordialement..."


Je ne sais pas vous mais moi j'ai BEAUCOUP apprécié ce texte et si d'aventure l'envie vous prennait d'écrire un petit (ou gros) texte sur un album qui vous a marqué, que vous aimez, que vous avez récemment découvert, alors faîtes moi signe et envoyez moi un joli mail à cette adresse avec en objet "Un album, une histoire"...

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